Les femmes qui voient des bébés animaux ont moins d’appétit pour la viande.

Des chercheurs de l’Université de Lancaster et de l’UCL ont mené trois expériences impliquant 781 participants non végétariens, dont 353 femmes et 428 hommes. Leur objectif était de déterminer si le visionnage de photos de jeunes animaux affectait leur appétit pour la viande.

Tout d’abord, les participants ont été présentés à des photos d’animaux nouveau-nés et adultes, notamment un veau, un taureau, un jeune kangourou et des kangourous adultes. Chaque image était associée à celle d’un plat de viande.

Les participants devaient évaluer dans quelle mesure ils trouvaient l’animal mignon et dans quelle mesure ils jugeaient le plat appétissant. Pour la deuxième expérience, les chercheurs ont répété l’exercice avec un plus grand nombre d’images, notamment celles d’un porcelet, d’un cochon, d’un agneau et d’un mouton.

Pour le troisième exercice, les participants devaient évaluer leur envie de consommer de la viande lorsqu’un plat de viande était présenté aux côtés de l’image d’un veau, d’une vache, ou sans animaux.

Tant les hommes que les femmes ont jugé les bébés animaux plus mignons que les animaux adultes. Le simple fait de voir des bébés animaux a temporairement réduit l’envie de consommer de la viande chez les femmes. Cependant, cet effet était moins prononcé chez les hommes.

Ces résultats sont cohérents avec d’autres études démontrant que les femmes sont généralement plus sensibles que les hommes à la vue d’adorables bébés, et qu’elles affichent une plus grande ambivalence à l’égard de la consommation de viande.

«Nous avons observé que tant les hommes que les femmes trouvent les jeunes animaux de la ferme adorables et vulnérables, et qu’ils éprouvent tous de l’affection pour eux. Cependant, ces sentiments positifs affectent les hommes et les femmes de manière différente. C’est pourquoi l’envie de viande des hommes est bien moins réduite», déclare le Dr Jared Piazza, l’un des coauteurs de l’étude.

Selon Piazza, cela pourrait s’expliquer par le fait qu’encore aujourd’hui, ce sont souvent les femmes qui assument davantage la responsabilité des soins aux enfants.

«Nos résultats peuvent refléter le lien émotionnel plus étroit entre les femmes et les bébés, et par extension, leur tendance à éprouver plus d’empathie pour les jeunes animaux. D’autre part, la consommation de viande est associée à la masculinité et à l’image du mâle préhistorique chasseur. Les femmes adoptent donc une attitude bien plus ambivalente à l’égard de la viande, car leur identité n’est pas liée de la même manière à cette pratique.»