Le rhinocéros de Java est considéré comme l’une des espèces de rhinocéros les plus rares en raison de plusieurs facteurs qui ont contribué à sa raréfaction. Voici quelques-unes des principales raisons :
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Perte d’habitat : La déforestation et la conversion des terres pour l’agriculture ont entraîné une diminution significative de l’habitat naturel du rhinocéros de Java. La fragmentation de son environnement naturel limite sa capacité à se déplacer, à trouver de la nourriture et à se reproduire.
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Braconnage : Le braconnage constitue une menace majeure pour le rhinocéros de Java en raison de la demande de ses cornes sur le marché noir. Bien que la corne de cette espèce soit généralement plus courte que celle des rhinocéros africains, elle est toujours ciblée pour ses prétendues propriétés médicinales.
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Faible taux de reproduction : Le rhinocéros de Java a un taux de reproduction relativement faible, avec une période de gestation d’environ 16 mois. La lenteur de leur reproduction rend la récupération des populations plus difficile après des déclins importants.
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Vulnérabilité aux maladies : Les rhinocéros de Java sont également vulnérables aux maladies, et des épidémies peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les populations déjà fragiles.
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Programmes de conservation limités : En dépit des efforts de conservation, les programmes visant à protéger le rhinocéros de Java et à restaurer son habitat sont souvent confrontés à des défis tels que le manque de financement, de ressources et de coordination internationale.
En raison de ces facteurs combinés, le rhinocéros de Java est confronté à un risque élevé d’extinction, et des efforts continus sont nécessaires pour prévenir la disparition de cette espèce emblématique.
D’autres menaces
Incontestablement, la dégradation de l’habitat joue un rôle crucial dans le déclin de cette espèce. Toutefois, la principale menace réside dans la demande croissante de cornes en Chine. Ces cornes sont utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise, où elles sont broyées en raison de la croyance persistante en leurs effets bénéfiques et aphrodisiaques.
Actuellement, la population mondiale de rhinocéros de Java se limite à seulement deux groupes. En 2000, lors d’un recensement du WWF, environ soixante individus ont été recensés dans le parc national d’Ujung Kulon, formant ainsi le plus grand groupe de cette espèce au monde.
Malgré les efforts déployés pour accroître leur nombre, l’effectif du rhinocéros de Java reste stable, bien qu’il connaisse une légère augmentation ces dernières années. Les chercheurs avancent l’hypothèse que cette situation pourrait être attribuée à la compétition avec la population de banteng, un bovin sauvage également menacé d’extinction, dont environ 700 individus cohabitent dans le parc, engendrant inévitablement une compétition territoriale.
Le braconnage demeure l’un des défis majeurs dans les parcs nationaux, persistant sans aucun doute dans celui abritant le rhinocéros de Java. En effet, la population ne manifeste pas de croissance significative, et des modifications dans la distribution des tranches d’âge ont été observées. Avec une superficie de 1200 km², la surveillance intégrale de la réserve s’avère pratiquement impossible de manière efficace.
De surcroît, cette réserve naturelle est située à proximité de l’île de Krakatoa. En cas d’éruption volcanique, similaire à celle de 1883, la réserve serait entièrement dévastée. De plus, la forêt environnante qui a permis leur survie au XIXe siècle a disparu.
La survie de l’espèce
En 2005, une série de naissances a marqué un véritable baby-boom au sein de la population du rhinocéros de Java en l’espace de quelques semaines. Cette espèce gravement menacée comptait alors seulement une soixantaine d’individus, la plaçant comme le mammifère le plus en danger sur la planète.
En raison de l’absence d’identification directe, une observation fortuite a été réalisée, une rareté pour cet animal principalement forestier. Des traces ont révélé la présence de jeunes rhinocéros. Ces événements heureux, étant les premières naissances confirmées dans la nature depuis trois ans, ont été constatés dans le parc national d’Ujung Kulon. Les différences de taille et la distance entre les traces ont permis d’attribuer de manière certaine ces traces à quatre animaux distincts.
Bien que l’avenir de l’espèce demeure incertain, ces naissances témoignent que tout espoir n’est pas perdu. En réponse, le WWF plaide en faveur de l’établissement d’une nouvelle population de rhinocéros de Java ailleurs. Ce souhait pourrait se concrétiser si les naissances se poursuivent. La direction du parc a établi un quota maximal de 80 rhinocéros viables, et si cet objectif est atteint, la translocation des spécimens excédentaires pourrait créer le noyau fondateur d’une seconde population de rhinocéros de Java en Indonésie.