Pourvues de couleurs et de motifs variés, parfois recouvertes de longues écailles en pointe, trois nouvelles espèces de lézards ont été découvertes dans les forêts brumeuses du Pérou et de l’Équateur. Elles appartiennent au genre Enyalioides. La diversité de ces « petits dragons » serait bien plus riche que supposé.
Même au XXIe siècle, il reste bien des espèces animales à découvrir et en particulier de lézards, comme le démontre une étude publiée dans la revue ZooKeys. L’article décrit trois nouvelles espèces du genre Enyalioides vivant dans les forêts humides du Pérou et de l’Équateur, entre 800 et 1.800 mètres d’altitude.
Mesurant une quinzaine de centimètres et capables de se fondre dans leur décor naturel, ces nouvelles espèces se distinguent par leur morphologie. E. sophiarothschildae présente ainsi un dos noir verdâtre avec des taches de couleur olive et une gorge blanchâtre. Sur sa colonne vertébrale courent de longues écailles vertes.

Trois espèces distinctes sur le plan génétique
Plus uniforme dans ses tons marron, verts et jaunes, E. anisolepis porte des écailles de longueurs différentes sur le dos, les flancs, les membres et d’autres de forme conique derrière la tête.
Quant à E. altotambo, à dominante vert vif, elle arbore un cou épais et des écailles de même taille sur tout le corps. La couleur brune de ses yeux la distingue d’une espèce déjà connue, Enyalioides oshaughnessyi, aux yeux rouges, tout comme la taille invariable de ses écailles qui, chez E. oshaughnessyi, diminue en direction de la queue.
Les chercheurs ont aussi étudié l’ADN mitochondrial des spécimens collectés sur le terrain et les résultats confirment la distinction des trois espèces. Une arbre phylogénétique les place parmi les espèces déjà déterminées.

Les Hoplocercidae, les plus gros lézards de la forêt amazonienne ?
« La diversité de ces reptiles visibles a été sous-estimée », note Omar Torres-Carvajal, chercheur à l’université pontificale catholique d’Équateur et auteur principal de l’article scientifique. C’est lors d’une expédition dans les montagnes humides des Andes que ces nouveaux sauriens, souvent décrits comme des dragons miniatures, ont été découverts. Appartenant à la famille des Hoplocercidae, ces lézards terrestres sont généralement fouisseurs, diurnes et insectivores.
Dans cette région du monde, les forêts tropicales de haute altitude, enveloppées de brume permanente, sont propices à une diversité biologique encore méconnue. Cinq des douze espèces jusqu’à présent connues des scientifiques ont été répertoriées au cours de la dernière décennie. Les trois espèces nouvellement décrites viennent donc enrichir la liste de ces reptiles considérés comme les plus gros lézards de la forêt amazonienne.

Par Andréa Haug, Futura-Sciences